Τρίτη 9 Απριλίου 2013

A Bagdad, la vie continue malgré tout

© Afp    Le 23 mars dernier, Bagdad était officiellement promue “capitale culturelle du monde arabe 2013”.
 Connue pour son patrimoine extraordinaire, la ville compte bien en profiter pour redorer son blason, dix ans après l’invasion américaine ayant précipité la fin du régime de Saddam Hussein. Les séquelles de la guerre y sont encore bien présentes – entre attentats, violences confessionnelles et instabilité politique. Dans ces conditions, à quoi ressemble le quotidien des Bagdadis, plus d’un an après le retrait des dernières troupes américaines ? Pour tenter d’apporter des réponses, deux grands reporters de France 24, Chady Chlela et James André, ont arpenté la capitale irakienne deux semaines durant, à la fin du mois de mars.
 

La vie à Bagdad est conditionnée par une violence qui perdure malgré la fin  de la guerre. Les attentats, réguliers, sont responsables d’environ 300 morts par mois dans l’ensemble du pays. Depuis la chute de Saddam Hussein, les affrontements entre chiites et sunnites se multiplient. Des tensions auxquelles s’ajoutent les revendications kurdes, ainsi que les violences à l’encontre des chrétiens (plus d’un million avant 2003), dont on estime que près des deux tiers auraient quitté le pays. “Tous les ingrédients pour une situation explosive”, résume James André. Durant les treize jours passés sur place, Bagdad connaîtra deux vagues de violence, dont celle du 19 mars, qui fera une quinzaine d’explosions, près de 60 morts et plus de 160 blessés.
Face à des autorités sur les dents, le travail des journalistes est particulièrement compliqué. Dans les lieux fréquentés, marchés ou manifestations, ils sont placés sous la protection d’un colonel de police, plus inquiet encore que les intéressés. Dans un tel climat, peu de place pour l’improvisation, comme en témoigne James André. “Un jour, une femme se présente à l’accueil de notre hôtel et demande à parler à Monsieur André. Quelque chose d’anodin mais qui, dans ce contexte, soulève des interrogations ; comment est- elle au courant de notre présence, de nos noms ? Après vérification, il s’agissait d’une femme désirant notre aide pour fuir le pays. Mais sur le moment, nous avons vraiment pris peur et étions prêts à changer d’hôtel. On ne peut pas se permettre d’aller rencontrer des gens sans être bien renseignés, ne serait-ce que pour les risques d’enlèvements.” 
Le danger semble constant, dans une ville pourtant surveillée par des forces de sécurité pléthoriques. Près de 500 000 agents travaillent pour le ministère de l’Intérieur, deux fois plus qu’en France, pour une population de 32 millions d’habitants. Les différents quartiers sont gardés par des check-points et cloisonnés par des murs de béton ; dans de telles conditions, l’économie peine à se relever et le chômage explose.
Pourtant, les habitants continuent à vivre, coûte que coûte. Le reportage s’ouvre sur une séquence filmée au marché aux livres de la ville, quelques jours à peine après les attentats du 19 mars. La rue est bondée, et les intellectuels discutent au café Shabandar, un des plus vieux de la ville, rouvert en 2009 après avoir été dévasté par un attentat. Nous y rencontrons Abderrahmane, serveur de 14 ans au sourire communicatif. Accusé de terrorisme, son père est en prison. Le jeune homme, privé d’école, travaille donc pour 10 dollars par jour, quand il ne s’adonne pas à la boxe thaïe. En secret, il rêve que son sport favori lui permette de voyager, loin de Bagdad. Ces belles rencontres seront nombreuses. Chady Chlela explique qu’ici, lorsqu’on évoque la guerre ou les attentats, “tout le monde a une histoire à raconter”.
Mathieu Cantorné   http://teleobs.nouvelobs.com

Δεν υπάρχουν σχόλια:

Δημοσίευση σχολίου